Récession, to be or not to be.
Pour la première fois au cours de ce nouveau millénaire, l’Afrique va être en récession. Oui, en récession.
Or, notre situation n’est pas vraiment au top; près d’une personne sur deux coche dans la case pauvreté, c’est-à-dire moins de 500F CFA par jour; une femme sur deux, encore, coche la case analphabétisme; quatre personnes sur cinq cochent la case informel, donc part le matin chercher l’argent du soir, point barre, sans autre perspective; une personne sur trois n’a pas de travail régulier; près d’une personne sur deux à moins de trente ans.
L’économie mondiale qui a été mis dans un coma profond, pour faire face à la pandémie au Covid19, entrainant la récession africaine, dans les conditions africaines énumérées ci-dessus, peut entrainer une catastrophe humaine.
Que va-t-il falloir faire?
Défibriller à coup d’assistances financières massives et répétées pour, dans un premier temps, relancer la machine.
Vous en doutez? Vous craignez trop de dettes? Prenons quelques exemples.
Tiens, le chocolat, notre or national. Le prix du kilo bord champ a été maintenu. Ok, merci, sympa. Mais au bout de la chaine, les fabricants des délices de Pâques en sont, à ce jour, à une chute de 90% de leurs ventes. Faut pas être un grand économiste pour savoir qu’on va prendre un retour de bâton qui va faire mal à nos villageois.
Encore un, le secteur de la construction. Prenez la production de ciment. La Côte d’Ivoire produisait près de 3 millions de tonnes en 2010 avec trois usines; aujourd’hui, c’est quatre fois plus avec dix usines. Pendant ce temps, la demande qui était de 2 millions de tonnes en 2010, est passée à environ 4 millions de nos jours. Juste une question: qui peut croire que dans une économie à l’arrêt, il n’y a pas un astronomique problème devant nous.
À côté de cela, les immenses plans de soutien à l’économie des pays occidentaux, lancés depuis le début de la pandémie liée au coronavirus, sont en train de les faire entrer dans une nouvelle ère de dettes colossales. Ces aides d’urgence leur paraissent nécessaires; ce que l’on peut comprendre. D’ailleurs, ne pas agir maintenant risquerait de transformer l’asphyxie actuelle en une récession de long terme.
Oui, mais alors quid de l’Afrique?
En 2008, au niveau mondial, les aides représentaient 1,7% du PIB mondial. Aujourd’hui, en 2020, elles représentent déjà 2,6% et pour certains pays, comme les USA, près de 10%, le Royaume-Uni, 8%, la France 6,7%; ils sont bien au-delà.
Oui, mais alors, que doivent faire les États africains? Vous vous souvenez de 2008, en Côte d’Ivoire?
À vos claviers et cherchons ensemble, le chemin de notre salut; en attendant prenez bien soin de vous
Jean Misme