Taïwan
Taïwan, Corée du sud, Japon, et les autres
À Taïwan, les choses ont commencé le 21 janvier 2020. Le 4 avril, il y avait 355 cas et 5 décès. Ces chiffres, mais surtout la réaction immédiate de son gouvernement, la familiarité entre les autorités et la société civile, ainsi que l’utilisation des outils numériques, en font figure d’un premier de la classe dans la lutte contre l’épidémie.
Comment ont-ils fait? Imaginez que vous arriviez à l’aéroport en provenance d’un autre pays; c’est alors que vous receviez un appel du CDC (Centre taïwanais pour le contrôle des maladies) vous indiquant que vous étiez géolocalisé et que vous deviez rester à votre logement durant quatorze jours; sinon? Sous peine d’encourir une amende de plus de 19 millions F CFA. Oups!
Et si vous étiez malade? Le même big data vous identifie et vous guide à travers un circuit distinct, limitant les contacts.
Au Japon, c’est le 16 janvier que le premier cas a été détecté. Le 13 avril, 7545 cas ont été diagnostiqués et seulement 140 sont décédés.
Si les célébrations les plus importantes sont interdites, la population a pu, une nouvelle fois, aller admirer la floraison des cerisiers; les établissements de personnes âgées continuent de recevoir leur famille; l’état d’urgence n’a été déclaré que le 6 avril pour 7 régions sur 47.
Mais le salut par inclination est une tradition, la population est disciplinée, faisant de la propreté des lieux publics une obligation, et l’usage des masques est courant. Quant au numérique, il est utilisé, à fond, aussi bien pour identifier les malades que les isoler.
En Corée du sud, le Covid-19 est arrivé au cours du mois de décembre 2019 pour prendre de l’importance à partir du 18 février 2020 avec la « patiente 31 », considérée comme un cas de superinfection.
La stratégie du gouvernement coréen repose en une communication transparente, une responsabilisation de la population, un dépistage massif et un traçage complet et total du parcours de chaque personne positive.
Sans confinement général, 10.284 personnes ont été diagnostiquées positives et 174 sont décédées au 6 avril.
3 pays, 3 cultures, et des résultats à faire pâlir les sociétés occidentales. Des résultats dont chacun s’accorde à dire que s’ils sont dus, en partie à leur culture, ils le sont surtout à l’utilisation du big data à outrance.
Un big data qui privilégie l’intérêt général sur le particulier; qui s’appuie sur la solidarité; qui donne matière à l’union contre l’individualisme.
Sommes-nous prêts?
Prenez bien soin de vous
Jean Misme